La chapelle

Blottie dans les pinèdes du cap Cable à l’extrémité de la Presqu’île, la chapelle Notre Dame de Bon Voyage aurait initialement été édifiée à l’emplacement d’un oratoire dédié à Promylius. Promylius ou Promyus serait selon certains historiens (d’après Le répertoire des travaux de la société de statistique de Marseille publié en 1857, sous la direction de M.P.M Roux) une divinité tutélaire de Port-Miou, protectrice des marins, honorée sous le règne de l’empereur romain Antonin. On associe aussi Promylius à Eunostos, déesse de la meule à grains (Eunostos signifie littéralement “bon retour” en Grec ancien, Promylaia et Eunostos sont parfois considérées comme des qualificatifs de Demeter). Ainsi et peut-être par un heureux hasard, ces deux divinités mineures qui n’en ferait qu’une, se voient ainsi associées sur la Presqu’île, grâce à la présence d’une meule de pierre de Cassis installée devant la chapelle.

Meule en pierre de Cassis devant la chapelle Port-Miou
Détail de la meule parsemée de fossiles de rudistes

Les chrétiens y installèrent une statue de la Vierge-Marie en 1376, et dès lors la chapelle sera évoquée au gré des époques sous les noms de :

Nostra Dama de la Mar en 1501

Notre Dame de la mer en 1515
Notre Dame de la Visitation
Notre Dame de la Miséricorde
Notre Dame de Pitié et de bon secours
Notre Dame du Bon Voyage
Notre Dame de la Santé

En 1376, menacé par une tempête, le Pape Grégoire XI transférant le Saint-Siège d’Avignon à Rome fait escale avec sa flotte à Port-Miou et se recueille devant l’oratoire où sera construite la première chapelle en 1649.

La peste fait alors des ravages à Marseille en ce mois de juin 1649, et le premier consul Dailhot rapporte au conseil de la Ville des informations sur l’étendue de l’épidémie, l’évolution incontrôlable du «mal contagieux», de l’impossibilité des médecins à traiter le mal. Le consul implore la miséricorde et fait vœux de construction d’une chapelle en l’honneur de notre Dame de Santé. C’est Monseigneur Étienne de Puget, évêque de Marseille qui en posera la première pierre, le 19 décembre 1649.

La chapelle fut démolie pour l’exploitation des carrières de Notre Dame et reconstruite en 1848 à son emplacement actuel, non loin de sa localisation historique.