La calanque est colonisée depuis les années 60 par des populations spectaculaires d’agaves, cactées et autres plantes grasses. Introduites par les plaisanciers, échappées des jardins secs de résidences littorales où elles furent plantées, tant pour leurs formes extravagantes que par économie d’eau et pour leur rusticité, arrimées aux rochers arides et aux sols pauvres, ces espèces exotiques parfois envahissantes occupent principalement la rive Ouest de la Calanque et les alentours du château.
Ces végétaux robustes peuvent entrer en compétition avec la flore autochtone, ici principalement les halophytes comme la crithme maritime ou le Statice nain de Provence, localisés à une aire géographique limitée à la bordure littorale, en empiétant sur ces milieux naturels déjà dégradés par le piétinement ou les embruns pollués par les détergents.
Les agaves d’Amérique érigent leur majestueuse hampe florale en fin de vie. La tige haute de plusieurs mètres s’effondre en séchant avec tout son réseau racinaire, fragilisant les murs de soutènement en pierres sèches et les remblais stabilisés.
Si les agaves d’Amérique, les aloès, les figuiers de Barbarie colonisent la rive Ouest, la rive Est abrite des bosquets de populations denses de luzerne arborescente et d’arroche halime. Ces espèces se substituent à la garrigue littorale d’où disparaissent filaires à feuilles étroites, lentisques et nerpruns alaternes.