Les trémies sont des constructions conçues pour déverser des matériaux (pierre de taille, calcaire concassé…) vers un point de stockage ou de chargement. Il en existe de nombreux vestiges tout le long du rivage de Port-Miou. Au sud-est de la pointe de la Cacau, les trémies laissaient passer au travers de solides voûtes par un toboggan de pierre, les blocs de taille destinés à la construction, vers les cales des tartanes et autres voiliers de fret amarrés en contrebas. Le mode de transport le plus efficace et le moins énergivore des charges lourdes étant la voie maritime ou voie fluviale, les navires et leurs cargaisons pouvaient appareiller en utilisant les vents dominants et rallier tous les ports de la région, de la Méditerranée et au-delà. Dans un premier temps, les trémies ont été installées à l’extérieur de la calanque, à la pointe Cacau, afin faciliter les manœuvres à la voile. Avec l’avènement du moteur ces contraintes disparaissent et les points de chargements se multiplient sur les deux rives de la Calanque.
La trémie Solvay, plus moderne et la seule de construction en béton, était desservie par un système de rails parcourus par des wagonnets chargés de roches concassées et utilisant la gravité pour se déplacer. Des crémaillères électriques remontaient les wagonnets au point le plus haut du circuit sur le carreau de la carrière après avoir été déversés par les trémies.
Le dispositif alimentait le chaland « Le Camarguais », remorqué une fois par semaine avant sa motorisation, vers l’usine de soude des Salins de Giraud pour y livrer son chargement de calcaire concassé.
Les trémies de la carrière Solvay étaient conçues pour déverser la pierre broyée par diverses vannes, de manière à équilibrer les charges du Camarguais. Celles de la pointe Cacau et de la carrière Notre Dame étaient destinées à charger le navires de blocs de pierres de taille à l’aide de véritables toboggans.